ࡱ> +-()*y "bjbj 4{{%   (((<<<8t<:^r"oqL(1:3:3:3:3:3:3:$<@? W:(+oo++W:((l:8666+ ((1:6+1:666еSz!46::<:6J@5J@6J@(6| 6g#,%pW:W:%6|:++++J@ :  Lexode des cerveaux en Afrique: tat de la question et pistes de solution Bernard Mumpasi Lututala CODESRIA Introduction Les migrations constituent un des phnomnes pour lesquels les voix du Sud, en particulier celles de lAfrique, et celles du Nord, ont du mal saccorder. La comprhension et la sollicitude que les uns et les autres ont de ce phnomne sont diffrentes. Pour les migrants africains, et leurs membres de famille qui les y encouragent, cette migration se justifie grosso modo par la prcarit des conditions de vie et de travail dans leurs pays dorigine. Elle leur permet de trouver des emplois plus rmunrateurs, de vivre et de travailler dans de meilleures conditions, dtre capables de subvenir aux besoins vitaux des membres de leurs familles, bref de jouir du droit la vie, une vie meilleure. Cependant, les pays daccueil du Nord ne lentendent pas de cette oreille. Ils multiplient le contrle de limmigration dans leurs pays. Ainsi, par exemple, depuis les annes 1990, des politiques concertes au niveau de lUnion europenne ont t mises en place pour renforcer le contrle des flux migratoires, pour empcher que des migrants en situation irrgulire ne puissent y affluer ni y demeurer. Loctroi du visa Schengen a t complexifi, et de centaines de migrants dits clandestins sont rgulirement rapatris, dans des conditions parfois inhumaines: en 2006, les pays de lUnion europenne ont refoul 5839 migrants sngalais (Some 2009:135) et 1834 migrants maliens (Ballo 2009:120), pour ne citer que ces cas. En mme temps cependant, des politiques pour faciliter la migration des cadres et professionnels des pays sous-dvelopps en gnral et africains en particulier ont t labores par lUnion Europenne, tandis que dans dautres pays daccueil tels que les Etats-Unis dAmrique et le Canada, les politiques qui taient dj en application ont t renforces dans le mme but. Par cette politique de limmigration choisie, les pays daccueil du Nord montrent clairement leur volont de dbaucher les cadres et professionnels africains afin de les impliquer dans le processus de production des biens et services, mais aussi pour quils contribuent au renouvellement de leurs populations, tant donn le niveau actuel de leur fcondit et de leur vieillissement. De nombreux travaux ont dj t consacrs ce phnomne dexode des cerveaux (Tapsoba et al. 2000; UNESCO 2004, Dia 2005, Lututala 2006, Loitron 2006, etc), et ce depuis les annes 1970 (Mundende, 1977). Ces travaux ont mis en exergue limportance du phnomne et ses consquences pour le continent africain. En ce qui concerne limportance et titre dexemple, les travaux ont montr que la majorit (95000 sur 128000, soit 76 %) de migrants africains qui rsidaient aux Etats-Unis dans les annes 1990, dtenait un diplme dtudes suprieures. Ils taient relativement plus instruits que les nationaux non-migrants et que les autres migrants (Carrington et Detragiache 1999, McCabe 2011). Et entre 1990 et 2000, lAfrique a cd dix pour cent de sa main-duvre qualifie aux pays dvelopps (Marfouk 2007). Certains pays africains ont perdu plus de cinquante pour cent des mdecins quils ont form (Clemens et Petterson 2006). Et on estime 20000 le nombre moyen de professionnels qui migrent chaque anne vers les pays du Nord (Tapsoba et al 2000: 12, Kouame 2000, Lututala 2006). On peut douter de la fiabilit de ces donnes, mais il reste que le phnomne dexode des cerveaux africains est non seulement une ralit, il est aussi un drame, une exacerbation de lexploitation des pays africains. Les consquences de ce phnomne ont aussi t examines. De rcents travaux montrent que lAfrique perd au moins deux milliards de dollars US cause de lexode de cerveaux, alors que les pays daccueil tirent dnormes bnfices financiers en utilisant les cadres forms en Afrique: 384 millions de dollars US pour le Canada, 846 millions pour les Etats-Unis, 2 milliards pour la Grande Bretagne (Mills et al 2011). Ces travaux ont aussi mis en exergue une divergence des points de vue sur la signification quil faut donner au phnomne, et surtout sur les solutions quil faudrait mettre en place pour y faire face. Le fait que ce phnomne continue priver le continent de son capital le plus prcieux pour son dveloppement montre les limites des solutions qui sont proposes. Do la ncessit de revisiter le phnomne de lexode des cerveaux en Afrique. Et ce dautant plus que ce phnomne va devoir saccentuer, pour deux raisons. La premire raison est que le dveloppement des conomies du savoir dans les pays dvelopps va obliger ces derniers recruter des migrants qualifis compte tenu des avantages comparatifs quils leur procurent. La deuxime raison vient dtre mentionne ci-dessus: tout en contribuant aux conomies du savoir, les migrants qualifis contribuent aussi, comme tous les autres migrants, au renouvellement dmographique des populations des pays dvelopps. Nous nous proposons dans cette contribution de revisiter ce phnomne, au regard de la nouvelle donne des conomies du savoir et de la mise en place du march international du savoir (Dia 2005). Comment lAfrique peut-elle tirer son pingle du jeu de cette nouvelle forme de domination et dexploitation de sa ressource la plus prcieuse? Pour tenter dy rpondre, nous verrons dans un premier temps ce quil faut entendre par exode des cerveaux; puis nous montrons son ampleur, sa signification et ses consquences pour lAfrique. Nous nous attarderons sur les solutions qui ont t proposes et mises en uvre, et tenterons une autre lecture dune des solutions qui nous parat comme tant la plus prometteuse: la rhabilitation des institutions de formation et de recherche universitaires. De quoi parlons-nous? Lexode des cerveaux nest pas un concept nouveau, encore moins une ralit nouvelle. Cest en effet depuis la fin des annes 1950 que ce concept fut forg pour dcrire limportante migration des professionnels anglais vers les Etats-Unis au lendemain de la 2e guerre mondiale (Raftopoulos, Wittich et Ndlela 1987, Adredo 2000:124). A la suite de la mondialisation laquelle sont impliques toutes les nations aujourdhui, ce phnomne a donn lieu une panoplie de concepts qui ne disent pas tous la mme chose: exode de cerveaux (brain-drain), fuite de cerveaux, circulation de cerveaux, perte de cerveaux (waste brain), fuite de comptences (UNESCO 2004), etc. Dans le souci de rendre justice aux migrations auxquelles le phnomne est rattach, nous utilisons le concept dexode des cerveaux. En effet, lexode des cerveaux est dabord un acte migratoire, cest--dire le fait des personnes qui quittent leurs milieux dorigine pour aller sinstaller dans dautres milieux daccueil ou de destination (les migrants), dfinitivement ou temporairement. Il traduit ensuite une caractristique. Les migrants se caractrisent par plusieurs variables, notamment leur ge, leur genre, leur tat matrimonial, leur niveau dinstruction. Lexode des cerveaux caractrise les migrants qui ont atteint un certain niveau de scolarit, ou de capacits professionnelles. Dans cette rflexion, nous entendons par exode des cerveaux lmigration des Africains qualifis vers dautres pays. Il sagit des migrants qui ont un niveau dinstruction secondaire au moins ou qui ont des qualifications professionnelles prouves: professeurs duniversit, mdecins, enseignants, ingnieurs, chercheurs, musiciens, sportifs, etc. Nous distinguons trois catgories. La premire comprend les migrants qui ont acquis leurs qualifications professionnelles et leur instruction dans leurs pays dorigine et aux frais de ces pays. Autrement dit, ce sont les pays dorigine de ces migrants qui auront investi dans la formation de ces derniers, qui leur auront donn les qualifications professionnelles dont bnficient les pays daccueil. Il sagit bien dun transfert des comptences des pays du Sud vers les pays du Nord. Cest aussi une exploitation dans la mesure o les pays daccueil et leurs institutions utilisent une main-duvre que les pays dorigine auront form avec leurs maigres ressources, comparativement celles que dtiennent les pays daccueil. La deuxime catgorie est celle des migrants africains qui sont partis poursuivre et terminer leurs tudes dans les pays du Nord, aux frais de ces derniers, dans le cadre de la coopration, ou leurs propres frais, mais qui ne sont pas retourns dans leurs pays dorigine lissue de leur formation (Prah 1989). Parce que les qualifications quils ont acquises servent plus ces pays daccueil que les pays dorigine qui auront assur leur formation de base, au niveau primaire, secondaire et mme universitaire pour ceux qui vont poursuivre les tudes post-universitaires, cette catgorie de migrants traduit aussi un exode de leurs cerveaux au profit des pays dvelopps qui les ont accueillis. La troisime catgorie est celle des personnes qui nont certes pas atteint le niveau dinstruction requis pour tre considres comme des cadres, mais qui ont nanmoins acquis, dans leurs pays dorigine, des qualifications professionnelles qui leur ont valu dtre courtises par des employeurs dans les pays daccueil. Cest le cas des sportifs, des musiciens, et de toute autre professionnel qualifi. Leur trafic, notamment en ce qui concerne les joueurs, se fait au grand jour, et ne semble offusquer personne. Aussi peut-on dire que lAfrique perd tous ses footballeurs talentueux ds que leurs talents se rvlent. Les coupes dAfrique des Nations, par exemple, sont devenues de salles dexposition o les slectionneurs des grandes quipes de football europens accourent pour identifier les meilleurs joueurs acheter. Et les quipes dorigine sont fires de les vendre pour renflouer leurs caisses. Lexode des cerveaux ne doit pas tre limit la migration Sud-Nord. En Afrique comme ailleurs, plusieurs cadres circulent lintrieur du continent, en travaillant dans dautres pays que ceux qui les ont forms. Les universits les plus clbres du continent accueillent des enseignants-chercheurs en provenance dautres pays et universits (Prah, 1989). Les institutions internationales et rgionales dbauchent des universitaires qui circulent travers le continent leurs services. Des musiciens, sportifs, et autres personnels qualifis valorisent leurs comptences dans dautres pays que les leurs. Lampleur du phnomne dexode des cerveaux en Afrique Plusieurs chiffres sont avancs pour rendre compte de lampleur de lexode des cerveaux en Afrique. Certains chiffres sont mme devenus mythiques tel celui de 20000 cadres professionnels qualifis que lAfrique perdrait en moyenne chaque anne depuis 1990 (Sethi 2000:40; Kouame 2000:10; Lututala 2006). Leistner (1993:219) avance quant lui que lAfrique aurait perdu 67000 personnels qualifis entre 1960 et 1984; et que leffectif total de professionnels africains qualifis travaillant en dehors du continent africain aurait t de 100000 en 1993. Une des difficults que lon rencontre dans ltude des migrations en gnral, et celle de lexode des cerveaux en particulier, est labsence et la mauvaise qualit des statistiques. Les meilleures donnes sur les migrants devraient provenir des statistiques officielles des pays dorigine. Mais les frontires nationales tant poreuses, aucun pays africain ne peut prtendre contrler tous les points de sortie de son territoire et collecter des informations exhaustives et fiables sur tous ceux qui partent. Et quand bien mme les migrs quitteraient le pays par une seule porte de sortie, laroport international par exemple, il nest pas vident que ce dernier rassemble des statistiques qui sont compltes et dtailles, et qui puissent tre mises la disposition des chercheurs pour leurs investigations. Les statistiques sur les migrants dans les pays de destination ont aussi trois limites. La premire est quil nest pas vident que lon sache tous les pays o les migrs se sont dirigs et quon ait les statistiques les concernant. Les effectifs sur les migrs dun pays donn ne peuvent ds lors tre quune estimation base sur les statistiques des pays que lon pense tre les plus attractifs de ces migrs. La deuxime limite est quun bon nombre de migrants vivent dans la clandestinit et napparaissent donc pas dans les statistiques officielles, telles que celles issues des recensements. Or ce sont les donnes des recensements qui sont les plus disponibles, parce que chaque pays est invit par les Nations Unies organiser un recensement gnral de sa population tous les dix ans. Elles sont aussi les plus reprsentatives car les recensements couvrent lensemble des territoires nationaux et de leurs populations. Troisime limite: la plupart dtudes sur la fuite des cerveaux se basent sur le stock dimmigrants ou dmigrants. Cet indicateur ne donne pas une bonne mesure de la ponction exerce sur la main-duvre qualifie des pays dorigine. Il faut plutt recourir au taux dmigration par niveaux dtude, autrement dit la proportion des personnes qualifies qui migrent sur lensemble des personnes qualifies dans les pays dorigine (Marfouk 2007). Marfouk (2007) a estim lampleur de la fuite des cerveaux en se basant sur cette approche. Les rsultats de ses estimations en ce qui concerne lAfrique sont repris dans le tableau 1 ci-dessous. Le tableau indique quentre 1990 et 2000, soit en dix ans, le nombre dmigrs africains qualifis a doubl, passant de 652000 1388000. Les pays o le phnomne est plus frappant sont lAfrique du Sud (168000), le Nigeria (149000), lEgypte (149000), le Maroc (141000) et lAlgrie (86000) (Marfouk 2007). La proportion des migrs qualifis dans lensemble des migrs africains est passe, pendant cette priode, de 22 pour cent 31 pour cent. Ce qui montre une intensification du phnomne. Celle-ci est confirme par les taux dmigration qui sont repris dans le mme tableau. Ces taux montrent que lAfrique a cd頻 aux pays dvelopps un dixime de sa main-duvre qualifie aux cours des deux dernires dcennies. Ce taux est plus lev que celui de lensemble des pays en dveloppement (7,3 %) et surtout que celui des pays dvelopps (3,6 %). Il sagit l dune perte importante pour un continent o, on la dj dit, les ressources humaines constituent le socle pour lengager dans le processus de dveloppement. Tableau 1: Evolution des taux dmigration des personnes qualifies en Afrique 19902000Total migrs (en milliers)2 9114 497Emigrs qualifis (en milliers)6521 388% des migrs qualifis2231Total population active (main-duvre) (en milliers)227 338298 112Total main-duvre qualifie (en milliers)5 84211 896% main-duvre qualifie3 %4 %Proportion dmigrs qualifis dans le total de main-duvre1,3 %1,5 %Proportion dmigrs qualifis dans le total de la main-duvre qualifie: 10,0 %10,4 %- Total pays dvelopps3,9 %3,6 %- Total pays en dveloppement7,7 %7,3 %Source: Marfouk (2007). Les pays africains o les taux dmigration de la main-duvre qualifie sont suprieurs 35 pour cent sont le Cap Vert (67 %), la Gambie (63 %), lIle Maurice (56 %), les Seychelles (56%), la Sierra Leone (53 %), le Ghana (47 %), le Mozambique (45 %), le Libria (45 %), le Kenya (38 %) et lUganda (36 %). Dans les quatre premiers pays cits, cest plus de la moiti des personnes qualifies qui est happe par les pays dvelopps pour aller y travailler, tandis que dans les autres pays, cest un peu moins de la moiti mais plus dun tiers quand mme qui sont parties. Dautres donnes corroborent les estimations et analyses de Marfouk et confirment lampleur du phnomne. En effet, selon les donnes du recensement, il y avait aux Etats-Unis en 2009, 1,5 millions dimmigrants africains; ces derniers taient plus qualifis, en moyenne, que les autres immigrants et que la population non-migrante. En effet, prs de la moiti (41,7 %) des immigrants africains avaient un niveau dtudes quivalant ou suprieur celui du bachelor, contre 28,1 pour cent pour les amricains non immigrants. Par ailleurs, la proportion des migrants africains ayant un diplme suprieur au bachelor tait de 16,7 pour cent, contre 11 pour cent pour lensemble des immigrants aux Etats-Unis et 10 pour cent pour les amricains non-immigrants (McCabe 2011). La majorit des immigrants africains en provenance de certains pays avaient un niveau de qualification plus lev que la moyenne dcrite ci-dessus : Ouganda (66,5 pour cent), Egypte (61,1 pour cent), Algrie (61 %), Nigria (60 %), Zimbabwe (57,5 %), Afrique du Sud (55,3 %), Cameroun (54,6 %) et Tanzanie (51,2 %). Et pourtant, les immigrants africains taient relativement plus nombreux vivre sous le seuil de pauvret (18,5 %), que les autres immigrants (17,3 %) et les amricains non-immigrants (13,6 %) (Mc Cabe 2011). Le mme recensement renseigne que le nombre dimmigrants africains aux Etats-Unis est en augmentation. En effet, alors quils ne reprsentaient que 0,4 % de lensemble de tous les immigrants aux Etats-Unis en 1960, leur proportion est passe 1,8 pour cent en 1990, 2,8 pour cent en 2000, et 3,9 pour cent en 2009. Il est important de noter que jusquen 2009, 23903 africains avaient immigr aux Etats-Unis grce au systme de loterie qui, comme on le sait, nest rserv quaux candidats immigrants qui ont les qualifications professionnelles recherches par les Etats-Unis. Cet effectif reprsente 48 pour cent de tous les immigrants qui ont t admis aux Etats-Unis. Les statistiques sur la fuite des cerveaux du personnel de sant sont encore plus alarmantes. En effet, Clemens et Petterson (2006) ont publi des donnes qui, selon Loitron (2006) sont venus mettre fin aux incertitudes qui prvalaient avant sur les donnes relatives ce phnomne. Daprs leurs estimations, sur 345749 mdecins forms en Afrique (133058 en Afrique sub-saharienne), 64941, soit 19 pour cent ont quitt le continent pour travailler en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en France, au Canada, en Australie, au Portugal, en Espagne, en Belgique, et en Afrique du Sud. Pour lAfrique sub-saharienne, les chiffres sont respectivement de 36653 et 28 pour cent. La situation est plus dramatique pour certains pays qui ont perdu plus de 50 pour cent des mdecins quils ont forms (Tableau 2). Tableau 2: Pays africains ayant perdu au moins 50 pour cent de leurs mdecins jusquen 2000 PaysPourcentageEffectifs correspondantsPays ayant accueilli le plus grand nombre de mdecins immigrantsAngola702 102PortugalCap Vert51211PortugalCongo 53747FranceGuine Equatoriale6381EspagneGambie5346Etats-Unis dAmriqueGhana561 639Etats-Unis dAmriqueGuine Bissau71251PortugalKenya513 975Grande-BretagneLibria63126Etats-Unis dAmriqueMalawi59293Grande-BretagneMozambique751 334PortugalSao Tom & Principes6197PortugalSngal51678FranceTanzanie521 356Grande-BretagneZambie57883Grande-BretagneZimbabwe511 602Afrique du SudSource: partir de Clemens et Petterson 2006) Le tableau indique qu quelques exceptions prs, les mdecins africains qui quittent leurs pays pour aller prester ailleurs vont dans les anciennes mtropoles. LAfrique ne perd pas seulement ses mdecins, elle perd aussi ses professeurs. Et de plusieurs manires. Certains quittent carrment leurs universits et pays pour aller prester ailleurs. Ainsi, par exemple, les deux plus grandes universits du Sngal, lUniversit Cheikh Anta Diop de Dakar et lUniversit Gaston Berger de Saint-Louis, ont perdu entre 1991 et 2002 respectivement 72 et 23 professeurs, qui sont alls prester dans les universits du Nord, principalement celles des Etats-Unis dAmrique et de la France, soit 10 pour cent des effectifs du corps enseignant. Et ce sont les facults de mdecine, de pharmacie et de sciences et techniques qui sont les plus concernes (Dia 2005:156). Les universits burundaises auraient perdu 49,9 pour cent de leur corps enseignant; et elles dpendent dornavant de lexpertise extrieure qui cote paradoxalement beaucoup plus chre que lexpertise nationale (Association des Universits Africaines). Le Nigria est lui aussi trs connu par rapport ce phnomne. Entre 1992 et 1995, soit en lespace de trois ans, les universits nigrianes ont perdu 883 enseignants (Bankole, 2000:218). La deuxime manire est proche de la premire, mais sen distingue du fait que les Professeurs sont happs par les institutions rgionales et internationales et la carrire politique, qui rmunrent mieux; ils abandonnent alors la carrire enseignante et de chercheur. On les retrouve dans les agences du systme des Nations Unies, dans les institutions et ONG rgionales ou internationales, et dans les institutions politiques de leurs pays. Certains gardent quelques enseignements, quils assurent sans trop de dvouement, juste pour garder un pied luniversit et pour ne pas perdre le titre prestigieux de professeur duniversit. La troisime manire est celle des jeunes enseignants des universits qui sont partis poursuivre leur formation post-universitaire, gnralement dans les universits du Nord, et dont beaucoup ne reviennent pas dans leurs pays et universits dorigine. Les statistiques sur ce phnomne de non-retour montrent que les tudiants africains travers les universits du monde occupent la 2e place parmi lensemble des tudiants expatris, mais que beaucoup ne reviennent pas dans leurs pays lissue de leur formation. (Lututala 2006). Prs de la moiti (42 pour cent) dtudiants envoys en formation par Addis Ababa University ne sont pas retourns dans leur universit et pays lissue de leur formation. Pour certaines filires, les proportions des non-retour vont jusqu 83 pour cent (Adreda 2000:134-135). Nous y reviendrons. Mais pourquoi partent-ils? LAfrique est dote dimmenses ressources naturelles qui sont encore insuffisamment mises en valeur. Environ 30 pour cent des ressources minrales mondiales se trouvent en Afrique. Des pays comme la RD Congo, et quelque peu la Guine, sont mme qualifis de scandales gologiques, suite aux quantits et la varit des ressources de leur sous-sol. Le Ghana et lAfrique du sud regorgeraient 40 pour cent de rserves mondiales de lor; la RD Congo et le Togo regorgeraient, eux, 60 pour cent de rserves mondiales de cobalt. LAfrique disposerait, en exclusivit, dimportants gisements miniers qui sont trs priss en ce moment, tel le coltan (tentacule) qui est utilis dans la tlphonie mobile. Le Nigria, lAngola, la Lybie, le Gabon, le Congo, etc. sont de grands producteurs du ptrole. Le Tchad, la Guine Equatoriale, etc ont peine commenc exploiter le ptrole qui est rest enfoui dans leur sous-sol. En ce qui concerne les ressources forestires, lAfrique disposerait (encore) de vastes tendues de forts, malgr la forte dforestation dont elle souffre de la part des mnages qui doivent se procurer des bois de chauffe ou pratiquer lagriculture sur brlis, mais aussi de la part des entreprises trangres qui viennent y chercher des essences de grande valeur. On trouve en Afrique le deuxime plus vaste bassin forestier au monde, le bassin du Congo, le premier tant lAmazonie en Amrique latine. Sagissant du sol, lAfrique dispose aussi de grandes rserves de terres agricoles qui commencent dailleurs attirer plusieurs investisseurs (Arezki, Deininger et Selod 2012). On parle dj, ce sujet, dune nouvelle colonisation de lAfrique travers lachat des terres arables par les grandes puissances (Cordeiro 2010). On peut multiplier les exemples qui montrent que lAfrique est dote de ressources ncessaires pour pouvoir se dvelopper, et pour pouvoir offrir ses intellectuels des meilleures conditions de vie et de travail. Mais pourquoi, en dpit de ces potentialits, ces migrations des cadres? Deux approches thoriques permettent de comprendre la persistance voire laggravation du phnomne de lexode des cerveaux (Adredo 2000). Lapproche no-classique, que nous qualifions de positiviste, considre que lexode des cerveaux est une consquence de lincapacit de lEtat et des structures conomiques des pays dorigine offrir suffisamment demplois la population en ge de travailler en gnral, et celle dtentrice des qualifications professionnelles en particulier. Le chmage qui en rsulte et qui frappe une bonne proportion de cette population conduit une sous-rmunration de ceux qui travaillent, selon la loi de loffre et de la demande, do cette propension partir l o lon espre trouver un travail plus rmunrateur, l o sa force de travail est mieux rmunre (Todaro 1976). Les migrations en gnral, et lexode des cerveaux en particulier seraient donc un mcanisme qui devrait permettre aux personnes sous-employes ou aux chmeurs de rentabiliser leurs qualifications professionnelles dans les milieux o la main-duvre est recherche et mieux rmunre. Ce mcanisme permet en fin de compte une utilisation plus efficiente de la main-duvre potentielle disponible dans le pays, et la ponction qui est effectue par les migrations occasionne une augmentation de la demande de main-duvre, ce qui permet de rduire les ingalits entre loffre et la demande, et donc de revoir les salaires la hausse. Au niveau mondial, les migrations internationales apparaissent comme un mcanisme de dterritorialisation du march de travail, dinterconnexion des marchs de travail des pays dorigine et ceux daccueil, de cration dun march international de main-duvre qui obit aux exigences de la mondialisation (Dia 2005). Ainsi, les travailleurs qualifis, comme lensemble des migrants, peuvent exercer soit dans leurs pays, soit dans les pays daccueil en qute de travailleurs, plus particulirement des travailleurs les plus qualifis. Ces derniers permettraient un brain gainpour les pays daccueil certes, mais aussi pour leurs pays dorigine: les transferts des fonds et des biens quils y effectuent contribueraient au dveloppement de ces derniers, tout comme le feraient les migrants de retour grce aux comptences quils auront acquises pendant leur sjour dans les pays daccueil. Les migrants seraient mme un pool dans lequel on peut puiser les ressources humaines ncessaires qui permettraient damliorer la qualit de la formation et de la recherche dans les universits des pays dorigine. Cette approche soulve plusieurs questions. Peut-on admettre que les migrants sont effectivement mieux rmunrs dans les pays qui les accueillent, quand on sait que beaucoup dentre eux exercent plutt des emplois prcaires, ou sont dans linformel, et sont frapps de dqualification? (Lututala 2006). De plus, les transferts que les migrants effectuent compensent-ils le manque gagner que leur dpart fait subir leurs pays dorigine qui ont consentis des sacrifices normes pour assurer leur formation? Sil est vrai que les montants des transferts des migrants dpassent mme laide publique au dveloppement dans des pays tels que le Sngal (Fall n.d.), le Nigria, le Mali, le Burkina Faso, etc, il demeure que limpact de transferts sur le dveloppement est loin de faire lunanimit partir des recherches qui sont menes sur la question ici et l (Mangalu 2001). Nous verrons au point suivant que ces questions demeurent poses lorsquon examine les consquences de lexode des cerveaux. Entretemps, le phnomne contribue creuser les ingalits entre les pays dorigine et ceux daccueil, comme pour donner raison aux tenants de lapproche alternative centre-priphrie. Lapproche centre-priphrie estime que lconomie mondiale est, grosso modo, structure en deux grands ples: celui des conomies dominantes (des pays dvelopps), et celui des conomies domines (des pays sous-dvelopps). Cette bipolarisation est en mme temps une segmentation: les conomies dominantes produisent lessentiel des biens et services consomms dans le monde entier, les conomies domines se spcialisant elles dans la fourniture des matires premires ncessaires pour la production de ces biens. Cependant, les changes entre les deux grands ples conomiques ne se font pas ncessairement selon les lois du march, notamment parce que ce sont les acheteurs, les pays dvelopps, qui dictent les prix dachat des matires premires mme si, comme cest le cas de lOPEP, les producteurs unissent leurs efforts pour rsister ce dicta. En consquence, les pays sous-dvelopps ont toujours des conomies fragiles, incapables de leur procurer des revenus suffisants et stables pour attnuer la pauvret, et tous les autres maux dont ils souffrent: corruption, mal gouvernance, etc. Ces maux sont autant dlments du contexte qui favorise et sous-tend les migrations des pays pauvres vers les pays riches. En effet, cest effectivement pour sortir de la pauvret grce lexercice demplois plus rmunrateurs que les personnes quittent, souvent malgr elles, leurs pays pour aller l o ils esprent trouver ces emplois. Ils partent parce que le contexte politique et conomique dans leurs pays ne permet pas de bnficier des conditions favorables lexercice demplois rmunrateurs. Lorsquon interroge les migrants en gnral et les migrants qualifis en particulier sur les motifs de leur migration, et sur les pralables ncessaires un retour ventuel, les rponses obtenues se rapportent ce contexte: avoir de meilleures conditions de travail, bnficier de salaires comptitifs et permettant de mener une vie dcente, vivre dans un environnement politique et social qui permet la libert dexpression et de pense, garantir tous les citoyens la paix, la scurit, et lexercice des droits dmocratiques, combattre la corruption, le favoritisme et le npotisme sous toutes leurs formes (Prah 1989:65). Pour ce qui est de lexode des cerveaux plus particulirement, il faut distinguer les cadres en formation et ceux qui ont dj achev leurs tudes (Unesco 2004). Les cadres en formation sont ceux qui partent dans les universits du Nord ou dautres pays dots de meilleures infrastructures universitaires pour y poursuivre leur formation. En effet, plusieurs universits africaines nassurent pas une formation de qualit. Labsence de financements consquents de la part des Etats ne permet pas davoir des bibliothques bien toffes, des laboratoires bien quipes et modernes, des rsidences estudiantines adquates, des enseignants bien motivs et toujours disponibles, des programmes denseignement trs varis et rpondant la demande, bref des conditions ncessaires voire minimales pour une bonne formation, un panouissement intellectuel et des diplmes trs valoriss. Les tudes post-universitaires, en particulier, qui exigent des infrastructures de recherche de haut niveau, ncessitent souvent que les doctorants sexilent vers les pays et universits les plus nantis. Les statistiques montrent quun bon nombre dtudiants qui partent en formation ne reviennent pas lissue de leurs tudes. Les raisons voques sont les difficults de rinsertion dans leurs pays et universits dorigine, les difficults dinsertion de leurs enfants qui sont ns ltranger pendant la formation, et labsence dinfrastructures de recherche qui puissent leur permettre de spanouir scientifiquement. Le retour au pays suppose en effet une rduction drastique du pouvoir dachat et daffronter des conditions de vie plus rudes. Il ne sagit pas seulement des conditions conomiques, mais aussi de la paix sociale, de labsence des troubles sociaux, de guerre, des tracasseries policires, des facilits bancaires, etc. On peut ajouter cela les attentes des membres de la famille largie vis--vis de ceux et celles qui auront pass des annes dans les pays du Nord. Beaucoup sont ceux qui ne sont pas capables daffronter ces conditions. En ce qui concerne les cadres dj forms (Professeurs duniversit, mdecins, ingnieurs, infirmiers), les raisons qui les poussent partir sont dabord dordre existentiel et la frustration. Ces cadres comparent leurs salaires non pas seulement ceux qui sont pays dans les universits dautres pays, mais aussi ceux dautres catgories professionnelles, telles que les membres du gouvernement ou dautres institutions politiques et tatiques. Les carts sont normes et difficilement justifiables, comme cest le cas de la RD Congo o un dput, quelque soit son niveau dtudes, a un salaire de plus ou moins 4000 USD alors que celui dun professeur duniversit dtenteur dun doctorat, ne dpasse pas 1200 USD, y compris la prime qui lui est verse partir de la contribution des parents. Cela frustre les professeurs, qui voient leurs anciens tudiants, devenus ministres ou dputs, gagner des salaires trois fois plus levs que les leurs. Ces cadres partent aussi cause, une fois de plus, des pitres conditions de travail, qui ne leur permettent pas de spanouir sur le plan scientifique, de contribuer plus efficacement la production des connaissances, de valoriser les connaissances quils ont accumules tout au long de la ralisation de leurs recherches doctorales. Avec des quipements de laboratoire vtustes, des bibliothques pauvres et talant un fonds documentaire plutt vieux, labsence de dbats scientifiques (sminaires, colloques, quipes de recherche), le faible niveau de formation et de culture gnrale des tudiants, les Professeurs dans plusieurs universits africaines sont rduits dbiter les notes de cours dans des amphithtres pleins craquer. Ils ont alors limpression de perdre leur temps, ce dautant plus que les rsultats de leurs recherches, lorsquils arrivent les faire, nintressent gnralement pas les dcideurs politiques et ne sont donc pas valorises. La situation politique que traversent les pays africains pousse aussi les comptences universitaires partir. Entre 1990 et 2005, par exemple, 23 pays africains, soit prs de la moiti, ont connu des conflits socio-politiques et des guerres. Rcemment (en 2011), la crise qua connue la Cte-dIvoire a conduit des destructions et des pillages des infrastructures de recherche dans les universits (bureaux des Professeurs, bibliothques, auditoires, etc.), au point o celles-ci nont pas pu fonctionner pendant lanne acadmique en cours en vue dtre rfectionnes, contraignant les professeurs dans un chmage dguis. Au Sngal, depuis la rentre doctobre 2011, les enseignements sont rests suspendus pendant toute la priode lectorale, suite au climat dltre qui a prvalu dans le pays pendant cette priode, mais aussi dune grve des enseignants rclamant lamlioration des conditions de vie et de travail. En RD Congo, les universits publiques connaissent presque chaque anne une suspension des enseignements, utilise comme mode de revendication pour lamlioration des conditions de vie et de travail. Un march mondial de matires grises Dia (2005) a tabli une analogie trs intressante entre le march mondial des matires premires et celui des matires grises. En effet, la mondialisation impose une comptition trs rude entre entreprises, en vue doffrir des produits de meilleure qualit. Do la ncessit de recourir une main-duvre qui permette de raliser des avantages comparatifs. Par ailleurs, dans le cadre des conomies du savoir, les entreprises doivent utiliser une main-duvre hautement qualifie. Les industries lectroniques, par exemple, recherchent des cadres qui matrisent les technologies de pointe. Do une forte demande en personnel qualifi que les pays dvelopps ne peuvent satisfaire entirement quen ayant recours la migration, cause du vieillissement de leurs populations. Ainsi se mettent en place des conditions qui favorisent cet exode; et ce, dautant plus que toute personne ayant des qualifications professionnelles est toujours trs recherche sur le march demplois. En consquence, elle vend sa force de travail des prix compatibles son niveau de qualification. Et lorsque sa force de travail nest pas suffisamment rmunre, il sensuit une propension migrer l o il espre une plus grande valorisation de ses qualifications. On peut citer lexemple des footballeurs africains qui sont trs nombreux dans les clubs europens o ils sont nettement mieux rmunrs que lorsquils pratiquaient le football amateur dans leurs pays dorigine. Lexode des cerveaux africains est donc un phnomne la fois voulu par les migrants potentiels, et voulu et entretenu par les pays du Nord, comme le montrent les politiques migratoires qui y sont mises en place. Nous voquons deux exemples pour lillustrer, celui de lUnion europenne et celui du Canada. Le Pacte europen sur limmigration et lasile, adopt en 2008, stipule clairement quil importe dorganiser limmigration lgale en tenant compte des priorits, des besoins et des capacits dtermins par chaque Etat membre et favoriser lintgration. Le Pacte prcise que cet engagement doit se traduire par ladmission dun nombre dimmigrants professionnels en fonction des besoins des marchs du travail; par le renforcement de lattractivit de lUnion Europenne pour les travailleurs hautement qualifis, bref par une immigration choisie. Lapplication de ce Pacte conduit des situations pour le moins saugrenues. Ainsi, par exemple, les musiciens qui doivent se produire dans les grandes salles reoivent facilement leurs visas (parce quils gnrent des revenus imposables) que des Professeurs duniversit qui sont invits participer des confrences scientifiques dont la rentabilit financire nest pas vidente et directe. Ces derniers entrent, la limite, dans la catgorie dimmigrants indsirables, pour lesquels le Pacte demande une lutte sans merci, notamment par un contrle svre des visas et des infiltrations au niveau des frontires, etc. Ces situations sont vcues dans presque tous les pays africains. Bien avant lUnion europenne, le Canada, la Nouvelle Zelande, les Etats-Unis dAmrique avaient dj opt pour cette immigration choisie (Lochhead et Mackenzie 2005). Le Qubec, par exemple, a mis en place une politique sduisante consistant favoriser limmigration au Qubec travers 1) un systme denseignement et de recherche de qualit qui attire les tudiants trangers; 2) la reconnaissance des diplmes dlivrs ltranger pour faciliter lintgration professionnelle des immigrants; 3) une politique demploi qui prend en compte les contraintes familiales; 4) une acclration du traitement des demandes de visa (Lochhead et Mackenzie 2005). Une grille de slection est applique depuis 1968 pour attirer les immigrants qualifis. La motivation de cette politique est double: 1) faire face au problme de vieillissement de la population qubcoise et donc de doter cette province canadienne dune main-duvre qualifie ncessaire la production des biens et des services; et 2) favoriser la non-disparition de la langue franaise. En fait, cette grille de slection est dapplication dans lensemble du Canada pour les mmes raisons, mais avec des pondrations diffrentes en ce qui concerne largument linguistique. La grille de points ci-aprs montre bien limportance qui est accorde limmigration de la main-duvre qualifie dans la politique migratoire canadienne (Tableau 3). On y observe quentre 1972 et 1994, il y a eu peu de changements qui ont t apports aux critres, et que ce sont le niveau dtudes et la qualification professionnelle qui sont les critres les plus importants pour admettre un immigrant. Il faut aussi relever limportance accorde lge, tant il apparat que les immigrants admettre au Canada devaient avoir les ges dits dactivit. Y sont donc exclues toutes les personnes qui approchent les ges dinactivit ou de la retraite (gnralement 65 ans). En 2002, on constate que la qualification professionnelle compte pour 50 pour cent de points acqurir pour tre admis limmigration au Canada. Cest mme 70 pour cent de points si lon considre le minimum acqurir (les points de passage). Ceci montre suffisamment limportance qui est accorde la qualification professionnelle. Et ceci est explicitement nonc dans la nouvelle Loi canadienne sur limmigration qui se propose dabord et avant tout douvrir grande la porte aux travailleurs qualifis (Parant 2001). Tableau 3.: Systme de points dapprciation pour la slection des immigrants CritresPoints197219942002Etudes121616Prparation professionnelle151619Exprience professionnelle8830Profession en demande1510-Profession dsigne1010-Lieu dtablissement5--Age10 (18-35 ans)10 (21-44 ans)10 (21-45 ans)Connaissance Anglais + Franais10 (les deux) 5 (une seule)15 (les deux) 9 (une seule)15 (les deux) 12 (une seule)Adaptabilit101010Parent au Canada55-Maximum100100100Points de passage [minimum acqurir]507070Source: Parant (2001) En ce qui concerne les Etats-Unis dAmrique, nous assistons depuis un certain temps une politique volontariste de faire immigrer la main-duvre qualifie travers le systme bien connu de lotto. Quelles consquences pour lAfrique? Les consquences de la fuite des cerveaux ont t voques par plusieurs chercheurs et organismes. LUnesco (2004) en a fait une analyse plus dtaille, en distinguant quatre types de consquences: les pertes en ressources humaines, les pertes financires, les pertes conomiques, et les pertes politiques. Le dveloppement dun pays dpend essentiellement de trois facteurs: les ressources naturelles, les ressources humaines (Unesco 2004) et les ressources financires. Les conomistes utilisent la trilogie nature-travail-capital pour dsigner ces facteurs de production. LAfrique, qui est confronte au problme de dveloppement, a donc normment besoin de ces lments. Mais cest le facteur ressources humaines qui est le plus important, car cest lui qui permet de mettre en valeur les ressources naturelles, et par consquent de gnrer le capital ncessaire pour soutenir cette mise en valeur. Et comme le disait Federico Mayor, lancien Directeur gnral de lUnesco, le gap entre pays du Nord et ceux du Sud est un gap du savoir (Federico Mayor dans Unesco 2004; voir aussi Tapsoba 2000). La premire consquence de lexode des cerveaux est donc de priver lAfrique dune bonne partie de sa ressource la plus importante pour son dveloppement, compromettant ainsi ce dernier. Le dveloppement, en effet, est un processus damlioration des conditions de vie, ou son rsultat. Ce processus commence par sinterroger sur son existence, et ses conditions de vie, pour ensuite identifier des solutions susceptibles de les amliorer, et enfin runir les moyens, financiers ou autres, ncessaires pour mettre en pratique les solutions envisages. Il faut des ttes pensantes (Tapsoba 2000) pour mener cet exercice intellectuel. Si lAfrique doit perdre 1/10e de ces ressources humaines qualifies, et peut-tre les plus qualifies, on peut comprendre quelle ne puisse pas arriver trouver des solutions originales aux multiples problmes lis lalimentation, ou quune bonne partie de sa population naccde pas leau potable. Par ailleurs, il est bon de rappeler que cest en Afrique que les besoins en personnel qualifi sont les plus importants. Dans le domaine de la sant, par exemple, 1 enfant sur 10 meurt avant datteindre un an, et selon les statistiques de lOrganisation Mondiale de la Sant (OMS), le nombre moyen de mdecins pour 1000 habitants ne dpasse pas 1 en Afrique sub-saharienne. Il est, par exemple, de 0,03 au Tchad, au Burundi; de 0,10 en Zambie, au Zimbabwe, en Guine, en RD Congo, en Angola; de 0,20 au Cameroun, de 0,70 en Afrique du sud, pour ne citer que ces pays. Dans les pays dvelopps, il tourne autour de 3 4. En ce qui concerne lducation, le nombre dtudiants par enseignants au niveau suprieur dpasse 50 pour cent, soulignant ainsi le dficit en enseignants dont souffrent les universits africaines. La marginalisation de lAfrique dans la production du savoir est une autre consquence de lexode des cerveaux africains. Ce dernier cre une pnurie qui est difficile combler, et qui a comme incidence le fait que certains enseignements ne sont pas assurs par un personnel qualifi. La dtrioration de la qualit de la formation qui en rsulte est gnralement reconnue et dplore. Beaucoup dtudiants daujourdhui ont des difficults argumenter, parler et crire correctement la langue officielle de travail (anglais, franais, portugais), avoir une culture gnrale, poser des problmes et leur trouver des solutions originales. Et les employs se plaignent de la faible employabilit des diplms que les universits versent sur le march demploi. Il nest donc pas surprenant, dans un tel contexte, que la majorit des universits africaines ne soient pas classes sur la liste des universits du monde. Elles sont, comme dit le chercheur congolais K Mana, des anti-universits, parce quelles se caractrisent par tout ce qui est contraire lexcellence universitaire: monnayage des cotes, luttes tribales, ngligence des enseignements, etc. (cf. Mulumba Kabwayi 2011). Limpact de lexode des cerveaux sur la recherche est encore plus critique. En effet, partir de donnes sur les articles (articles, notes, revues) qui sont publis dans 3046 revues avec valuation des pairs, et qui sont rpertoris dans la base de donnes Ulrich, Gingras et Mosbah-Natanson (2010:150) ont montr quen 2004, lAfrique na contribu qu concurrence de 1,8 pour cent la production mondiale des connaissances en sciences sociales, contre 43,8 pour cent pour lEurope, 37 pour cent pour lAmrique du Nord, 8,6 pour cent pour lAsie, 4,7 pour cent pour lAmrique latine, et 4.2 pour cent pour lOcanie. Evidemment, lexode des cerveaux nest pas le seul facteur dexplication de ces faibles performances, il y contribue avec dautres facteurs qui lui sont lis. Ainsi, par exemple, labsence des budgets de la recherche conduit la morosit de la recherche et lexode des chercheurs qui voudraient bien se valoriser et contribuer au dveloppement de leur pays, travers la recherche. Lexode des cerveaux occasionne aussi dimportantes pertes financires. Ces pertes sont gnralement estimes en considrant le cot de la formation dans les pays dorigine. Un des travaux les plus rcents en la matire est celui de Mills et al (2011) qui ont estim 2 milliards de dollars les pertes financires que les pays africains o le taux de prvalence du VIH/SIDA est suprieur ou gal 5 pour cent (Zimbabwe, Kenya, Ethiopie, Malawi, Nigeria, Afrique du Sud, Tanzanie, Ouganda, Zambie) subissent la suite de lexode de leurs mdecins en Australie, au Canada, en Grande Bretagne, et aux Etats-Unis dAmrique. On doit noter, en passant, que ltude ne concerne que les pays anglophones dorigine et daccueil des migrants africains; ce qui interdit une gnralisation des rsultats lensemble des pays africains. Elle dvoile nanmoins un ordre de grandeur qui renseigne bien sur limportance de ces pertes. Ltude montre aussi que suite cet exode des mdecins en provenance de lAfrique, les pays qui en sont bnficiaires font dimportantes conomies lies la formation de cette catgorie de spcialistes: 621 millions de dollars pour lAustralie, 384 millions pour le Canada, 2,7 milliards pour la Grande Bretagne, et 846 millions pour les Etats-Unis dAmrique (Mills et al 2011). Cette faon destimer les pertes financires encourues par les pays dorigine des migrants qualifis ne nous parat pas satisfaisante. En effet, la rentabilisation dune formation se fait pendant plus ou moins trente annes de vie active, travers les services qui sont rendus, ou les impts qui sont pays lEtat. Il ne sagit pas seulement destimer les cots de la formation. Mais comment quantifier, par exemple, la formation quun Enseignant assure, pendant 30 ans, des centaines dtudiants chaque anne? Ou les soins de sant quun mdecin administre des dizaines de malades chaque jour? De mme, en estimant les montants qui sont pargns dans la formation des cadres par les pays daccueil, grce aux gains quils tirent des dbauchages des cadres forms par les pays dorigine, on ne prend pas en compte la contribution de ces derniers lconomie de ces pays quils ont choisi dhabiter. Nous pensons aux contributions financires relatives au loyer, lalimentation, lhabillement, aux loisirs, aux impts, etc. De telles tudes cherchant valuer les cots et les bnfices des migrants internationaux avaient t entrepris dans les annes 1980. Mais depuis lors, elles nont pas t poursuivies. Lexode des cerveaux occasionne aussi des pertes conomiques. Il sagit du fait que les pays africains souffrent dune insuffisance de cadres qualifis pour sortir dune conomie de rente, celle qui se cantonne dans lextraction puis lexportation des ressources naturelles, notamment minires et ptrolires, dans une agriculture vivrire, et dans une industrialisation embryonnaire. La consquence en est le faible poids des conomies africaines sur le plan mondial: lAfrique ne contribue qu concurrence de 1 pour cent au PIB mondial, de 2 pour cent au commerce mondial et de 2 3 pour cent des investissements directes (Hugon 2009). Sil est vrai que le manque de volont politique et la mal gouvernance des Etats en est lexplication premire, le manque dune masse critique de cadres qualifis y contribue aussi. Ces derniers pourraient, par exemple, transformer lagriculture vivrire en une agro-industrie, ou transformer sur place les matires premires extraites en produits finis. Lexode des cerveaux prive enfin lAfrique de cadres recherchs pour gouverner les institutions tatiques. LUNESCO (op.cit) pense mme que les migrants qui partent font partie de cette lite intellectuelle qui est frustre cause de la manire dont les dirigeants politiques en place gouvernent le pays, et qui refuse des compromissions ou des alliances contre nature avec eux. Ils partent donc parfois pour viter de se mettre contester le pouvoir et de mettre leur vie en danger, laissant la gouvernance de leurs pays entre les mains des personnes dont ils critiquent la gouvernance, le patriotisme, etc. Dans certains cas, ce sont les dirigeants eux-mmes qui poussent lexil ceux des cadres qui peuvent contester leur pouvoir, afin quils aient les mains libres dans la manire de gouverner et de piller les ressources du pays. Ils poussent aussi les cadres sexiler, car ceci constitue une solution au poids conomique que les chmeurs, les laisss pour compte, font peser sur leurs mandats politiques. Que faire? Stopper lexode des cerveaux en Afrique est une mission impossible. Tout le monde semble y trouver son compte. Les cadres qualifis en sont la fois victimes et acteurs. Ils sont partags entre le souci qui les habite de rester dans leurs pays pour y contribuer au dveloppement, et la ncessit voire lobligation de sexiler, pour les raisons que nous avons examines ci-haut. Certains migrants qualifis qui ont t rencontrs estiment mme quils contribuent mieux au dveloppement de leur pays en tant ltranger (Dia 2005; Prah 1989). Il faut donc rechercher des solutions idoines qui permettent de tenir compte des intrts des diffrents acteurs. Kouame (2000) a regroup en deux grandes catgories les solutions prconises pour faire face lexode des cerveaux en Afrique : soit favoriser le retour des migrants, soit les associer au dveloppement de leurs pays partir des pays o ils se trouvent. La premire solution consiste pousser les migrants rentrer dans leurs pays dorigine travers cinq mcanismes complmentaires. Le premier mcanisme est de tenter un renversement des tendances (RBD reverse brain drain). Il sagit de recruter des migrants qualifis et de leur confier des postes dans leurs pays dorigine. Cette solution aurait t applique dans quelques pays asiatiques, notamment la Core, et de lEurope de lest (Kouame, op.cit). Dans les annes 90, la Banque mondiale lavait aussi tente, quoique dans une moindre mesure et pour dautres raisons, lorsquelle a pouss certains de ses propres professionnels retourner dans leurs pays dorigine pour y occuper le poste de Premier ministre (Andr Milongo au Congo, Nicphore Soglo au Bnin, Alassane Ouattara en Cte dIvoire). En RD Congo, Laurent-Dsir Kabila a recrut certains cadres de lAFDL (Alliance des Forces Dmocratiques pour la Libration du Congo) qui a renvers le Prsident Mobutu au sein de la diaspora congolaise. Cependant, ce mcanisme ne permet pas le retour dune masse critique de migrants qualifis. Le deuxime mcanisme consiste accorder des facilits financires aux migrants en vue de prparer leur rinsertion professionnelle et donc de susciter leur retour. Le Sngal, dans ses politiques sur la gestion des migrations, a mis en place des facilits de crdit et dinsertion socioprofessionnelle pour favoriser le retour des Sngalais de ltranger, et plus particulirement ceux qui sont en situation irrgulire (Diene 2011). Les limites de ce mcanisme ont t montres par Fall (n.d.): les migrants nenvisagent gnralement pas un retour dfinitif, prfrant vivre dans une ubiquit rsidentielle entre les pays dorigine et les pays daccueil o ils se trouvent (Lututala 2006). Par ailleurs, le contexte politique et socio-conomique dans plusieurs pays, annihile la volont des migrants de ces pays dy retourner dfinitivement; tout au plus se contentent-ils y effectuer des brefs sjours pour des vacances, des affaires, ou des raisons familiales. Habitus dans leurs pays daccueil certaines valeurs que beaucoup de pays dorigine doivent encore conqurir, les migrants ont des difficults se rinsrer dans un contexte aux multiples pesanteurs, mme pour y voluer dans le secteur informel. La deuxime catgorie de solutions, qui semble la plus exprimente, consiste impliquer les migrants au dveloppement de leurs pays partir des pays o ils se trouvent, travers trois mcanismes principaux. Le premier est celui, encore une fois, des initiatives de codveloppement. LAgence franaise pour le dveloppement (AFD), par exemple, octroie des facilits financires aux migrants, notamment ceux du Maroc, du Mali, du Sngal, qui veulent crer des Petites et Moyennes Entreprises (PME). (AFD 2010) Ces programmes vont jusqu donner aux migrants une formation la cration et la gestion des entreprises, entre autres. Au Sngal, le projet initiatives de codveloppement donne aussi un appui pour favoriser la mobilit physique ou virtuelle de lexpert sngalais pour quil puisse apporter son expertise des structures locales qui en font la demande, ainsi que de moyens logistiques pour rendre possible son intervention (Diene 2011). Ces initiatives favorisent aussi le transfert par les migrants des fonds et des biens, lhypothse tant que ces derniers compensent les diverses pertes que leurs pays dorigine subissent de par lexode de leur main-duvre qualifie, et contribuent alors au dveloppement de ces pays. Plusieurs tudes sont menes pour vrifier la pertinence de cette solution. Ces tudes montrent que les montants des transferts de fonds effectus par les migrants sont effectivement importants; ils sont aussi importants si non plus que ceux de laide au dveloppement que ces pays reoivent des pays dvelopps (Fall, n.d.:12). On sait aussi quil existe un lien direct entre le fait de transfrer des fonds et le niveau dinstruction des immigrants: plus un immigrant est instruit, plus il transfre des fonds dans sa famille dorigine reste au pays (Mangalu 2011). Mais certaines tudes montrent que les immigrants les plus instruits ne transfrent pas ou transfrent moins souvent et moins de fonds que ceux qui sont relativement moins instruits. Lexplication qui en est donne est que la forte instruction, ou qualification, favorise lintgration des immigrants; or les immigrants qui ont rsid plus longtemps dans leur nouveau pays de rsidence (Mangalu parle de plus de dix ans) ont tendance tre moins rattachs leur pays dorigine, surtout lorsque celui-ci ne prsente pas de bonnes perspectives conomiques (Mangalu 2011), et donc remettre en cause lutilit de transfrer des fonds. En effet, les migrants effectuent des transferts pour trois raisons : 1) laltruisme, ou le souci de contribuer la survie des membres de leurs familles qui sont rests au pays (Lucas et Stark 1985 dans Mangalu 2011), 2) une reconnaissance vis--vis de la famille pour sa contribution, notamment financire, qui a rendu possible la migration (Naiditch 2009 dans Mangalu 2011), et 3) toutes sortes de raisons dintrt personnel notamment prparer son retour, rtribuer les membres de familles qui grent les biens envoys ou laisss par les immigrants, etc (Gubert 2007 dans Mangalu 2011). Ces trois raisons perdent leur pertinence lorsque le migrant sinsre durablement dans son pays daccueil. Le deuxime mcanisme est celui de favoriser les transferts des comptences et de lexpertise que les migrants acquirent durant leur sjour ltranger. Les programmes MIDA (Migrations pour le Dveloppement de lAfrique) de lOrganisation internationale des Migrations (OIM) et TOKTEN (Transfert of Knowledge Through Expatriate Nationals) du Programme des Nations Unies pour le Dveloppement (PNUD) ont t mis en place dans ce but. Il sagit dimpliquer les migrants qualifis dans le renforcement des capacits des institutions qui en font la demande. Ces programmes ont surtout t appliqus dans lenseignement universitaire: les migrants reoivent un appui pour rentrer momentanment dans leurs pays dorigine en vue dassurer des enseignements (et parfois quelques recherches) dans lune ou lautre universit. Nous avions montr ailleurs les limites de ces programmes (Lututala 2006). Les migrants-missionnaires qui rentrent dans les universits pour y contribuer la formation et la recherche avouent avoir dnormes difficults pour travailler dans des conditions aussi prcaires : absence dintrants chimiques, matriels de laboratoire obsoltes, auditoires non sonoriss et non climatiss mais bonds dtudiants, accs lInternet trs limit, etc. Le troisime mcanisme consiste crer des centres dexcellence dots dinfrastructures ncessaires (Kaboret 2000) pour laccueil des scientifiques africains de la diaspora pour contribuer, dans un cadre qui offre de bonnes conditions de travail et dpanouissement, la formation, en Afrique, des cadres de haut niveau (UNESCO 2004). Mais combien de migrants qualifis peut-on attirer vers ces centres? Quelle est leur capacit dabsorption des nouveaux cadres? Par ailleurs, serait-ce une bonne politique de concentrer des investissements dans un ou quelques centres en laissant leur triste sort la quasi-totalit dautres institutions universitaires et de recherche? Le quatrime mcanisme consiste dvelopper des changes, travers lInternet, entre les associations des migrants et leurs pays dorigine. Ces associations sont considres comme des courroies de transmission des besoins dassistance exprims par les institutions des pays dorigine, et des potentialits que les migrants peuvent mettre la disposition de ces derniers. Ces implications virtuelles des migrants exigent cependant que laccs lInternet et autres TIC soit bien dvelopp dans les pays dorigine. Ce qui nest pas encore le cas (Lututala 2006). De la ncessit de rhabiliter les universits africaines On aura vu que les solutions qui sont appliques ne sont pas toujours pertinentes pour certaines, tandis que dautres ont des effets plutt limits et mme discutables. Une solution semble navoir pas retenu lattention des dcideurs et des chercheurs: la rhabilitation des institutions denseignement suprieur et universitaire. Kaboret (2000:187) avait dj propos que les institutions de lenseignement suprieur soient un dispositif-cl dans le plan stratgique de lutte contre la fuite des cerveaux et de lutilisation des cerveaux l o ils sont. Il estimait que ces institutions devaient permettre dempcher lexode des cerveaux. Nous nous inscrivons dans cette optique, non pas pour que ces institutions empchent lexode des cerveaux, ce qui est illusoire, mais pour rduire limpact ngatif de ce phnomne. En effet, si lexode des cerveaux a un impact ngatif considrable dans les pays dorigine, cest parce que les migrants qualifis qui partent sont des perles rares dont le dpart cre un vide, un manque total de cadres dans certains domaines. Et il en est ainsi cause du caractre litiste et de la crise que traversent les institutions universitaires africaines. En effet, les conditions de vie et de travail dans ces universits sont telles que seuls les plus rudits peuvent en sortir avec un bagage de connaissances qui leur permette de bien sinsrer sur le march de travail. Les tudiants africains dans nos universits peuvent donc tre classs en deux catgories: une minorit qui excelle malgr les conditions de vie et dtudes difficiles, et une grande majorit qui narrive pas vaincre ces pesanteurs. Ainsi, les risques sont grands pour que ces tudiants excellents terminent leurs tudes et soient happs par les pays dvelopps, laissant dans les institutions nationales, y compris dans les universits, une majorit de diplms dont le pitre rendement professionnel est souvent dplor. Il faut donc en arriver ce que tout diplm des universits africaines ait, comme cest le cas de ceux des universits du Nord, les capacits ncessaires pour son employabilit et pour donner de bons rendements sur le march du travail. Ainsi, mme si quelques excellents sont happs par les pays du Nord, les institutions ne souffriront pas outre mesure de cet exode qui, rappelons-le, ne peut tre totalement empch. Pour y parvenir, il faut que les institutions de formation et de recherche universitaires soient rhabilites, quelles soient dotes dinfrastructures de recherche adquates, quelles jouissent dune bonne rputation, quelles dveloppent en leur sein une culture de la recherche, afin quelles (re)deviennent attractives. La rhabilitation doit aussi concerner la mise en place de programmes de formation solides, et qui sont adapts aux besoins des pays dorigine (Miralao 2010), la valorisation des rsultats de recherche, lamlioration des conditions de travail et de vie des enseignants, non pas par des interventions ponctuelles des gouvernements pour touffer les grves et autres mouvements de revendication, mais travers des plans de carrire de la fonction enseignante et de chercheur. En conclusion Lexode des cerveaux est une dimension des migrations internationales qui ne peut plus tre ignore, de par son ampleur et ses consquences dans les pays dorigine des migrants en gnral et des pays africains en particulier. Il prive, en un mot, le continent de ressources humaines, financires, conomiques et politiques importantes. Et les contributions des migrants au dveloppement de leurs pays dorigine ne semblent pas compenser ces pertes. Les migrations handicapent donc bel et bien le dveloppement de lAfrique, et lexode des cerveaux encore plus. Ce constat est dautant plus douloureux que lexode des cerveaux en Afrique va se poursuivre. Parce que les uns, les no-classiques le tolrent, le soutiennent, le provoquent,tandis que les autres, les dialectiques, le dsapprouvent mais se rsignent le vivre. Dans les deux cas, il y a une sorte dimpuissance face aux facteurs et au contexte conomique et politique qui dtermine ce phnomne. Le vieillissement de la population dans les pays dvelopps va lui aussi contribuer lexacerbation du phnomne, car il va ncessiter le recrutement dans les pays sous-dvelopps, notamment de lAfrique, de la main-duvre ncessaire pour assurer la production des biens et des services. Sil est impossible, dans le contexte actuel, dempcher lexode des cerveaux en Afrique, il faut cependant rechercher les solutions pour minimiser son impact ngatif sur le dveloppement du continent africain. Nous avons pass en revue les diffrentes solutions qui sont envisages, et avons montr leurs limites. De toutes ces solutions, celle qui consiste rhabiliter les institutions denseignement et de recherche universitaires parat comme tant celle qui peut permettre des effets positifs large spectre. Cette rhabilitation vite en effet que lAfrique ne tombe en panne sche cause de lexode de ses cerveaux. Les fonds allous aux divers programmes pour impliquer les migrants dans le processus de dveloppement de leurs pays dorigine, partir de leurs pays daccueil, peuvent y tre affects en partie. Bibliographie Adredo, D., 2009, Human Capital Flight from Africa : An Assessment of Brain Drain from Ethiopia, in Tapsoba, S.M. et al, 2000, Exode des comptences et dveloppement des capacits en Afrique / Brain Drain and Capacity Building in Africa, Dakar: ECA/IDRC/IOM. Agence Franaise de Dveloppement, 2010, Cadre dintervention transversal - Migrations internes et internationales, Paris: AFD. . Afolayan, A., 2009, Migration in Nigeria A country profile 2009, Genve : OIM-UE. Arezki, R., Deininger, K., and Selod, H., 2012, Global Land Rush - Foreign investors are buying up farmland in developing countries, Finance & Development, vol 49, n 1. Ballo, M., 2009, Migration au Mali Profil National 2009, Genve: OIM-UE. Cordeiro, A., 2010, Une recolonisation de lAfrique subsaharienne par le foncier?, in http://www.grotius.fr/acquisition-privee-etrangere-de-terres-arables/ Coulon, A. et Paivandi, S., 2003, Les tudiants trangers en France: ltat des savoirs, Universit de Paris 8, Rapport pour lObservatoire de la Vie tudiante, document. Dia, I.A., 2005, Dterminants, enjeux et perceptions des migrations scientifiques internationales africaines: le cas du Sngal, Stichproben, Wiener Zeitschrift fr kritische Afrikastudien Nr 8/2005, 5, Jg. Evina, R.C., 2009, Migration au Cameroun Profil National 2009, Genve: OIM-UE. Fall, A.S., n.d., Enjeux et dfis de la migration internationale de travail oust-africaine, Cahiers des Migrations internationales, 62F, BIT. Gingras, Y. et S. Mosbah-Natanson, 2010, Where are social sciences produced?, World Social Science Report Knowledge Divides, UNESCO International Social Science Council. Issaka Maga Hamidou, 2009, Migration au Niger Profil National 2009, Genve: OIM-UE. Kaboret, Y., 2000, Eviter la fuite des cerveaux en Afrique subsaharienne: rle des institutions sous-rgionales de formation et de recherche, in Tapsoba, S.M. et al, 2000, Exode des comptences et dveloppement des capacits en Afrique / Brain Drain and Capacity Building in Africa, Dakar: ECA/IDRC/IOM. Kouam, A., 2000, Exode des comptences et dveloppement des capacits: quelques rflexions partir du cas camerounais, in Tapsoba, S.M. et al, 2000, Exode des comptences et dveloppement des capacits en Afrique / Brain Drain and Capacity Building in Africa, Dakar: ECA/IDRC/IOM. Leistner, E., 1993, Migration of high-level African manpower to South Africa, Africa Insight, vol 23, n 4, 219-224. Lochhead, C. et P. Mackenzie, 2005, Intgrer les nouveaux arrivants au march du travail canadien; in Canadian Issues, Thmes canadiens, Mtropolis, juin 2005. Loitron, M., 2006, De nouvelles donnes sur lmigration des mdecins africains, dans CapAfrique, du 15 aot 2006, voir  HYPERLINK "http://www.capafrique.org/cappub.php?id=68" http://www.capafrique.org/cappub.php?id=68. Lututala, M. B., 2006, A propos de la fuite des cerveaux africains: comment favoriser le transfert de leurs connaissances et de leurs comptences?, Confrence sur la Migration et le Dveloppement, mars 2006, Rapport final, Gouvernement Belge - OIM Commission Europenne - Banque Mondiale, pp.277-287;  HYPERLINK "http://www.belgium.iom.int/InternationalConference/documents/speeches/Mumpasi.pdf" http://www.belgium.iom.int/InternationalConference/documents/speeches/Mumpasi.pdf. Mangalu, M.A., 2011, Migrations internationales, transferts des migrants et conditions de vie des mnages dorigine - Cas de la ville de Kinshasa, Thse de doctorat, Universit catholique de Louvain. Marfouk, A. 2007, The African Brain Drain: Scope and Determinants, Dulbea: Document de travail/Working Paper, n 08-07.RS, Research Series;  HYPERLINK "https://dipot.ulb.ac.be/dspace/bitstream/2013/13586/1/dul-0071.pdf" https://dipot.ulb.ac.be/dspace/bitstream/2013/13586/1/dul-0071.pdf McCabe, K., 2011, African Immigrants in the United States, AfricaFocus Bulletin, Aug 18, 2011 (110818). Mills, et al., 2011, The financial cost of doctors emigrating from sub-Saharan Africa : human capital analysis,  HYPERLINK "http://www.bmj.com/content/343/bmj.d7031" http://www.bmj.com/content/343/bmj.d7031. Miralao, V.A., 2010, Rethinking the brain-drain in the Philippines, World Social Science Report, 2010 - Knowledge Divides, UNESCO International Social Science Council. Mulumba Kabwayi, F., 2011, Interview avec K Mana: pour une universit congolaise de linnovation et de la transformation sociale, Kinshasa, Journal Le Potentiel du 26 septembre 2011. Mundende, D.C., 1977, The brain drain and developing countries, Population Review, 21 (1-2), 28 -36. UNESCO, 2004, La fuite des comptences en Afrique francophone Etat des lieux, problmes et approches de solution, Paris : UNESCO,  HYPERLINK "http://unesdoc.unesco.org/images/0013/001356/135651f.pdf" http://unesdoc.unesco.org/images/0013/001356/135651f.pdf. Parant, M., 2001, Les politiques dimmigration au Canada: stratgies, enjeux et perspectives, Les Etudes du CERI, n 80, octobre 2011. Prah, K.K., 1989, The Bantustan Brain Gain A Study into the Nature and Causes of Brain Drain from Independent Africa to the South African Bantustans, , Lesotho: Southern African Studies Series, n 5. Raftopoulos, B., G. Wittich and D.B. Ndlela, 1987, The internal Brain Drain, its effects on Government Development policy and possible alternative The Case of Zimbabwe, Zimbabwe Journal of Economics, vol. 1, n 4. Sethi, M., 2000, Return and integration of qualified African nationals, in Tapsoba, S.M. et al, 2000, Exode des comptences et dveloppement des capacits en Afrique / Brain Drain and Capacity Building in Africa, Dakar: ECA/IDRC/IOM. Some, A.N., 2009, Migration au Sngal Profil National 2009, Genve: OIM-UE. Tapsoba, S.M., 2000, Cration et rtention du savoir en Afrique, in Tapsoba, S.M. et al, 2000, Exode des comptences et dveloppement des capacits en Afrique / Brain Drain and Capacity Building in Africa, Dakar: ECA/IDRC/IOM. Tapsoba, S.M. et al, 2000, Exode des comptences et dveloppement des capacits en Afrique / Brain Drain and Capacity Building in Africa, Dakar: ECA/IDRC/IOM.  Ce texte a t prpar pour tre la contribution du CODESRIA la Confrence sur Southern Voices (les Voies du Sud) du Woodrow Wilson International Center for Scholars, Washington. Les points de vue exprims dans le document ne sont pas ncessairement ceux du CODESRIA.     PAGE  PAGE 1  LMN}^ k | }  + D Z    ( * A ⾮skhcmH sH hhD6mH sH he7mH sH h DmH sH hDmH sH h-h-mH sH h-h-5mH sH h(<h-5CJaJmH sH &jh(<0J5CJUaJmH sH h(<hq =5CJaJmH sH h(<hD5CJaJmH sH hxhq =5H*mH sH *Ngp}A <"%(?+.91p1368< A$a$gdM$a$gd D$a$gd-gd-$a$gd-A % & L c k v    0 M U C?p𯷧ʧ𧯟hcmH sH hGmH sH hCmH sH hMmH sH h-hMmH sH hXAmH sH he7mH sH h-hmH sH h-h DmH sH hmH sH h%,mH sH h DmH sH ;pzAIB^a9:;<ннККЭzhmH sH hMmH sH hcmH sH hFmH sH hmH sH h-h_}mH sH h_}mH sH hsmH sH h-h_ mH sH h<1"mH sH h_ mH sH hCmH sH hmH sH hXAmH sH h%,mH sH hGmH sH , MZ_g/2<U MqYxz+2[hzInmH sH hzInh-5mH sH h=7mH sH h8mH sH he7mH sH h6AmH sH hmH sH h+8[mH sH hXAmH sH hFmH sH hmH sH hmH sH h mH sH 8$2_q- > !!"j""#L#O#a#k#v##H$O$U$W$\$c$$$C%D%]%^%g%h%t%u%%%%%%%"&6&j&')'9':'N''(ŪhomH sH h(OmH sH h!mH sH h9e~mH sH h-hPpmH sH hmH sH hFmH sH hsomH sH hh-6mH sH h-h-H*mH sH h_ mH sH hmH sH h-h-mH sH 4((((((((L)T))))****+<+>+?+x++=,~,,,---......4/n/}////0.0;0=00000)16191幱婱h_mH sH h(OmH sH h-h9e~mH sH hgmH sH h~mH sH h9e~mH sH h-mH sH Hh(kh[mH sH Hh)kh[mH sH h[mH sH h-h-mH sH h=7mH sH 491:1p122223333333344[4f44444l55v6{66677777q8}88888879X9}99999 ::\:t:::::;;;;P<º²º²ªª²²²ª¢¢š¢ªª¢ݢݢ¢¢hmH sH h{mH sH hmH sH h _mH sH hmH sH h-h-mH sH hwemH sH hgmH sH h_mH sH h_ mH sH h _5mH sH h{u 5mH sH >>>>>>>>>>@?E?d????)@*@Z@[@@@ A]A^AAB#BNB~BBBBBBBCCCCC=C>CCCDChCiCnCoCtCCCCCCCChPph-CJhl hh-hPph-5mH sH h_4mH sH h-hPpmH sH hPpmH sH h= mH sH hmH sH h-h-mH sH h{mH sH ? A]A^AcAhAiAAAAKkd$$IfFF#T t06    44 layt-$d$Ifa$gdzIn d$IfgdzIndgdzInAAAAAl`QQ$d$Ifa$gdzIn d$IfgdzInkd$$IfF F#T t06    44 laytzInAAAAAnbSS$d$Ifa$gdzIn d$IfgdzInkd0$$IfFF#T t06    44 layt-AABB"BnbSS$d$Ifa$gdzIn d$IfgdzInkd$$IfFF#T t06    44 layt-"B#BNBTB[BnbSS$d$Ifa$gdzIn d$IfgdzInkd\$$IfFF#T t06    44 layt-[B\BuByB}BnbSS$d$Ifa$gdzIn d$IfgdzInkd$$IfFF#T t06    44 layt-}B~BBBBnbSS$d$Ifa$gdzIn d$IfgdzInkd$$IfFF#T t06    44 layt-BBCC#CnbSS$d$Ifa$gdzIn d$IfgdzInkd$$IfFF#T t06    44 layt-#C$CX?XX]YYYYZ ZDZһh<(mH sH hF8bmH sH htZmH sH h6AmH sH hPpmH sH h-hPpmH sH hamH sH hh-CJmH sH hCJmH sH hhCJmH sH  hh-h-h-mH sH h-h-h-mH sH 2QQQQQQYMAAM $$Ifa$gd- $$Ifa$gd-kd$$IfF\ :$  t0644 laytQQQQQQ[OCCO $$Ifa$gd- $$Ifa$gd-kd$$IfF\ :$  t0644 laytQQQQQQ[OCCO $$Ifa$gd- $$Ifa$gd-kd@$$IfF\ :$  t0644 laytQQQQQR[OCCO $$Ifa$gd- $$Ifa$gd-kd$$IfF\ :$  t0644 laytRR RRR+R[OCCO $$Ifa$gd- $$Ifa$gd-kdl $$IfF\ :$  t0644 layt+R,R:R=RARJR[OCCO $$Ifa$gd- $$Ifa$gd-kd $$IfF\ :$  t0644 laytJRKRQRTRZRjR[OCCO $$Ifa$gd- $$Ifa$gd-kd $$IfF\ :$  t0644 laytjRkRsRvRzRR[OCCO $$Ifa$gd- $$Ifa$gd-kd. $$IfF\ :$  t0644 laytRRRRRR[OCCO $$Ifa$gd- $$Ifa$gd-kd $$IfF\ :$  t0644 laytRRRRRR[OCCO $$Ifa$gd- $$Ifa$gd-kdZ $$IfF\ :$  t0644 laytRRRRRR[OCCO $$Ifa$gd- $$Ifa$gd-kd $$IfF\ :$  t0644 laytRRRRS S[OCCO $$Ifa$gd- $$Ifa$gd-kd $$IfF\ :$  t0644 layt S SSSS,S[OCCO $$Ifa$gd- $$Ifa$gd-kd$$IfF\ :$  t0644 layt,S-S4S7S;SKS[OCCO $$Ifa$gd- $$Ifa$gd-kd$$IfF\ :$  t0644 laytKSLSUSXS^SmS[OCCO $$Ifa$gd- $$Ifa$gd-kdH$$IfF\ :$  t0644 laytmSnSS@TX;[^^[SKKKKFgd-$a$gd-$a$gdkd$$IfF\ :$  t0644 laytDZLZ9[:[;[8\<\I\u\\\\\M]N]P]j^^^^^^^_____+`4```aaaaaabbbbbb1cssstVttt uQuSu\unuuuuuuuuv8vGvHvjvmvqvvvvvvvwXwdwtwwwwww1yWGIͽͽŽͽŽ͵͵͵͵͵͵͵hSmH sH h'!mH sH h%mH sH h-hE38mH sH hE38mH sH hZmH sH h_imH sH h^vmH sH h mH sH GĬކ AB{و(*BDF߉7xzΊ܊z}-:tu^hmH sH h@EmH sH hmH sH hemH sH h)MmH sH h-hmH sH h_emH sH h'!mH sH hSmH sH h-hE38mH sH A;?@DF]Ē"L."'4>Dacm4b%5-8"#ѢҢ˻h)MmH sH h)Mh6mH sH hmH sH h'mH sH h-h'mH sH hmH sH hicEmH sH hemH sH h}mH sH h@EmH sH hmH sH h0,mH sH hmH sH hA>hA>5mH sH 4ݥ5>rɪʪ%&'1*DϯȰ|BŶ𫗌|tthh-h H*mH sH h:jmH sH h)MmH sH h mH sH h-h mH sH h-h 5mH sH hDbmH sH hcPhmH sH hhCJaJmH sH h?hmH sH hPphPp5mH sH hPph5mH sH htZmH sH hmH sH hPpmH sH ( qcd$IfgdD|kdt$$Ifl40+$` t0644 laytD$d$Ifa$gdD!$'\N===$d$Ifa$gdDd$IfgdDkd$$Ifl4\+u$  t0644 laytD'(DGJM^P???$d$Ifa$gdDd$IfgdDkd$$Ifl\+u$ t0644 laytDMNikmp^P???$d$Ifa$gdDd$IfgdDkd;$$Ifl\+u$ t0644 laytDpq^P???$d$Ifa$gdDd$IfgdDkd$$Ifl\+u$ t0644 laytD^P???$d$Ifa$gdDd$IfgdDkdi$$Ifl\+u$ t0644 laytDƨȨʨ̨^P???$d$Ifa$gdDd$IfgdDkd$$Ifl\+u$ t0644 laytD̨ͨѨ^P???$d$Ifa$gdDd$IfgdDkd$$Ifl\+u$ t0644 laytD-;IWe^P?????$d$Ifa$gdDd$IfgdDkd.$$Ifl\+u$ t0644 laytDetuM?d$IfgdDkd$$Ifl\+u$ t0644 laytD$d$Ifa$gdD^P???$d$Ifa$gdDd$IfgdDkd\$$Ifl\+u$ t0644 laytD^P???$d$Ifa$gdDd$IfgdDkd$$Ifl\+u$ t0644 laytD^P???$d$Ifa$gdDd$IfgdDkd$$Ifl\+u$ t0644 laytDʪ&G^VNIAAA$a$gd gd $a$gd$a$gdkd!$$Ifl\+u$ t0644 laytDB˵ε׵+,~ɷ׷aw0úĺ޺(STV_ɼҼ 4=bk Žh?mH sH h{i)mH sH htZmH sH hEYmH sH h\mH sH hPpmH sH h-h mH sH h mH sH J0޺ѾJm>%+$$$$?$$$$<$a$gdcP$a$gdA>$a$gd  +-.t#!> LS5=-%:k¶®hA>mH sH h"mH sH h^mH sH hh mH sH hXMh 6mH sH h mH sH h~Dh mH sH htZmH sH h:jmH sH hXMmH sH h?mH sH h-h mH sH ;*6DU4<cv.:dIJ~La-:ررةعةؑyqyh[mH sH hDmH sH h;<mH sH h?mH sH hmmH sH hUmH sH hPk)mH sH hDmH sH hOmH sH hAmH sH h'/?h5mH sH h-hA>mH sH h"mH sH h^mH sH h*YmH sH hh mH sH hA>mH sH ,:\@BCHNT%BDP%EGHZ\f YZ[yM]^6s <>IKlmnļĴԼĴĴԴĬĬĬĤ̼hAd7mH sH hP7mH sH h,SmH sH hmH sH h)_mH sH hFmH sH hPk)mH sH hPk)h[6mH sH h[mH sH hDmH sH h;<mH sH ??LPUijlp!#/jkw=>NV^l}'Zhиа訰蠘萘h!mH sH hUmH sH hcPmH sH hmH sH himH sH hPk)mH sH h,SmH sH hXMmH sH h)_mH sH hP7mH sH h<mH sH h?mH sH hFmH sH h18mH sH 8;Z!$?abXY[^w2KQ?Dfjnr}иذبh5mH sH hADmH sH hAd7mH sH h+.mH sH h<mH sH hPk)mH sH hS=mH sH himH sH hmH sH h?mH sH hUmH sH h!mH sH = &)dBTn >  tvиаи蘐蘠xphJWmH sH h?mH sH hbmH sH hA9mH sH h=mH sH htmH sH homH sH h -tmH sH h mH sH h|mH sH hxmH sH himH sH hhmH sH h_"mH sH hADmH sH h~%mH sH h5mH sH hXMmH sH ,_nu5<[Nmn<*+,0)}MN[ѹѱɩٙəəəhdHh-5mH sH hmH sH hdHmH sH hI?`mH sH h>ymH sH hAd7mH sH htmH sH h{u mH sH ho+mH sH homH sH hbmH sH h; h5mH sH h; 5mH sH ho5mH sH 4[\u ,1=?,-9>g!1@KVl_@C$`ظذȸh~h\5mH sH h~h-5mH sH h~h-mH sH hXMmH sH haSmH sH h~mH sH hA9mH sH h[xmH sH h"mH sH hdHmH sH h~h~mH sH hdHh5mH sH 4C  s  l     t(O%d$a$gdt$a$gd~            2 _ s           Ǽ|qi^SqKi^SKh-mH sH huhtZmH sH htZhtZmH sH htZmH sH huh-mH sH hk:h#`d6mH sH h#`dmH sH hA9mH sH h<1"htZ6mH sH h<1"hXM6mH sH h<1"hiA6mH sH hiAhiAmH sH hl h\mH sH hl h 6mH sH hl h 5mH sH hl h mH sH h~h mH sH      0 X l  % ' ( ) /      @ |         =?AefgȽwlll`W`h#Q6mH sH h#Qh#Q6mH sH h#Qh#QmH sH h-h#`dmH sH h-mH sH h-h-6mH sH h<1"mH sH h<1"h-6mH sH htZmH sH h-htZmH sH h-h-mH sH hkfmH sH hk:h#`d6mH sH h#`dmH sH hh-6mH sH h-mH sH hXMmH sH "gt(Clnw{0[d02R(6Osu˿˷˷{ph\hQQhEzthEztmH sH hZhZ6mH sH hZmH sH h#`dh `mH sH h h `6mH sH htZmH sH h `mH sH h,nht6mH sH h ht6mH sH htmH sH h#`dmH sH hk:h#`d6mH sH h#`dh#`dmH sH h-mH sH hXMh-6mH sH hw h-mH sH h#Qh#QmH sH MWopwstu޷ªޢޔ}s}sesQe'jheYh(<U^JmH sH jh(<U^JmH sH h(<^JmH sH hXM^JmH sH h,Ih,I^JmH sH h,Ih,I6^JmH sH h(<mH sH h-h-0JmH sH jh-Ujh-Uh-h-6mH sH h<1"mH sH h-h-mH sH htZhEzt6mH sH hEzthEztmH sH u=>$%1Buvw /1ϸznbWE#j_hph-UmH sH hiQh-mH sH h/h+h-6mH sH hh-6mH sH h"h-0JmH sH #jh"h-UmH sH h-mH sH jh-UmH sH h*Jh-mH sH h,Ih(<^JmH sH hXM^JmH sH hEzt^JmH sH h(<^JmH sH jh(<U^JmH sH heYh(<0J^JmH sH ?ab8Mbdr{>PQ˻ְ~r`Sh-h-0JmH sH #jhah-UmH sH hk:h+66mH sH hk:mH sH h+6h+6mH sH hXMh-mH sH h-h-6mH sH h<1"mH sH h-h-mH sH hmH sH hXMmH sH hw hmH sH hSrmH sH h-mH sH hph-0JmH sH jh-UmH sH `+G0   !!!!!!!!!!""" "" &`#$gd~D dgd-$a$gd$a$gdt7I`rUp3 / 0 K      !Žٞ{sgs\RNh[jh[0JUhh-mH sH h h 6mH sH h mH sH h-hk:mH sH h hk:6mH sH hk:hk:6mH sH hk:mH sH h `h `6mH sH h `h `mH sH h `mH sH hk:mH sH h `hk:6mH sH hk:hk:mH sH hXMhEzt6mH sH hEztmH sH h-mH sH !!!!!!!!!!!!!""" " " " " """"hh-mH sH h'0JmHnHuh[ h[0Jjh[0JUjhnR0UhnR0""""21h:p:/ =!"#$% $$If!vh#v#vT#v:V F t0655T5yt-$$If!vh#v#vT#v:V F  t0655T5ytzIn$$If!vh#v#vT#v:V F t0655T5yt-$$If!vh#v#vT#v:V F t0655T5yt-$$If!vh#v#vT#v:V F t0655T5yt-$$If!vh#v#vT#v:V F t0655T5yt-$$If!vh#v#vT#v:V F t0655T5yt-$$If!vh#v#vT#v:V F t0655T5yt-$$If!vh#v#vT#v:V F t0655T5yt-$$If!vh#v#vT#v:V F t0655T5yt-$$If!vh#v#vT#v:V F t0655T5yt-$$If!vh#v #v#v :V FZ t065 55 yt$$If!vh#v #v#v :V F t065 55 yt$$If!vh#v #v#v :V F t065 55 yt$$If!vh#v #v#v :V F t065 55 yt$$If!vh#v #v#v :V F t065 55 yt$$If!vh#v #v#v :V F t065 55 yt$$If!vh#v #v#v :V F t065 55 yt$$If!vh#v #v#v :V F t065 55 yt$$If!vh#v #v#v :V F t065 55 yt$$If!vh#v #v#v :V F t065 55 yt$$If!vh#v #v#v :V F t065 55 yt$$If!vh#v #v#v :V F t065 55 yt$$If!vh#v #v#v :V F t065 55 yt$$If!vh#v #v#v :V F t065 55 yt$$If!vh#v #v#v :V F t065 55 yt$$If!vh#v #v#v :V F t065 55 yt$$If!vh#v #v#v :V F t065 55 yt$$If!vh#v#v:V l4 t06+,55ytD$$If!vh#v#v#v:V l4 t06+,555ytD$$If!vh#v#v#v:V l t06,555ytD$$If!vh#v#v#v:V l t06,555ytD$$If!vh#v#v#v:V l t06,555ytD$$If!vh#v#v#v:V l t06,555ytD$$If!vh#v#v#v:V l t06,555ytD$$If!vh#v#v#v:V l t06,555ytD$$If!vh#v#v#v:V l t06,555ytD$$If!vh#v#v#v:V l t06,555ytD$$If!vh#v#v#v:V l t06,555ytD$$If!vh#v#v#v:V l t06,555ytD$$If!vh#v#v#v:V l t06,555ytD$$If!vh#v#v#v:V l t06,555ytD9DyK +http://www.capafrique.org/cappub.php?id=68yK nhttp://www.capafrique.org/cappub.php?id=68yX;H,]ą'cDyK Rhttp://www.belgium.iom.int/InternationalConference/documents/speeches/Mumpasi.pdfyK http://www.belgium.iom.int/InternationalConference/documents/speeches/Mumpasi.pdfyX;H,]ą'cDyK Chttps://dipot.ulb.ac.be/dspace/bitstream/2013/13586/1/dul-0071.pdfyK https://dipot.ulb.ac.be/dspace/bitstream/2013/13586/1/dul-0071.pdfyX;H,]ą'c1DyK )http://www.bmj.com/content/343/bmj.d7031yK jhttp://www.bmj.com/content/343/bmj.d7031yX;H,]ą'cqDyK 9http://unesdoc.unesco.org/images/0013/001356/135651f.pdfyK http://unesdoc.unesco.org/images/0013/001356/135651f.pdfyX;H,]ą'cj 666666666vvvvvvvvv66666>66666666666666666666666666666666666666666666666hH6666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666662 0@P`p2( 0@P`p 0@P`p 0@P`p 0@P`p 0@P`p 0@P`p8XV~ OJPJQJ_HmH nH sH tH J`J :Normal dCJ_HaJmH sH tH DA`D Default Paragraph FontRi@R 0 Table Normal4 l4a (k ( 0No List tt  Table Grid7:V0 d6U@6 - Hyperlink >*B*phd@d - Footnote Text d$CJOJPJQJaJmH nHsH tHX!X -Footnote Text CharOJPJQJmH nHsH tH@&@1@ -Footnote ReferenceH*4@B4 YHeader  p#.)@Q. Y Page NumberR@bR Pp0 Balloon Text dCJOJQJ^JaJZqZ Pp0Balloon Text Char CJOJQJ^JaJmH sH tH B'B tZ0Comment ReferenceCJaJ<@< tZ0 Comment TextCJaJFF tZ0Comment Text Char mH sH tH @j@@ tZ0Comment Subject5\RR tZ0Comment Subject Char5\mH sH tH PK![Content_Types].xmlN0EH-J@%ǎǢ|ș$زULTB l,3;rØJB+$G]7O٭V$ !)O^rC$y@/yH*񄴽)޵߻UDb`}"qۋJחX^)I`nEp)liV[]1M<OP6r=zgbIguSebORD۫qu gZo~ٺlAplxpT0+[}`jzAV2Fi@qv֬5\|ʜ̭NleXdsjcs7f W+Ն7`g ȘJj|h(KD- dXiJ؇(x$( :;˹! I_TS 1?E??ZBΪmU/?~xY'y5g&΋/ɋ>GMGeD3Vq%'#q$8K)fw9:ĵ x}rxwr:\TZaG*y8IjbRc|XŻǿI u3KGnD1NIBs RuK>V.EL+M2#'fi ~V vl{u8zH *:(W☕ ~JTe\O*tHGHY}KNP*ݾ˦TѼ9/#A7qZ$*c?qUnwN%Oi4 =3N)cbJ uV4(Tn 7_?m-ٛ{UBwznʜ"Z xJZp; {/<P;,)''KQk5qpN8KGbe Sd̛\17 pa>SR! 3K4'+rzQ TTIIvt]Kc⫲K#v5+|D~O@%\w_nN[L9KqgVhn R!y+Un;*&/HrT >>\ t=.Tġ S; Z~!P9giCڧ!# B,;X=ۻ,I2UWV9$lk=Aj;{AP79|s*Y;̠[MCۿhf]o{oY=1kyVV5E8Vk+֜\80X4D)!!?*|fv u"xA@T_q64)kڬuV7 t '%;i9s9x,ڎ-45xd8?ǘd/Y|t &LILJ`& -Gt/PK! ѐ'theme/theme/_rels/themeManager.xml.relsM 0wooӺ&݈Э5 6?$Q ,.aic21h:qm@RN;d`o7gK(M&$R(.1r'JЊT8V"AȻHu}|$b{P8g/]QAsم(#L[PK-![Content_Types].xmlPK-!֧6 0_rels/.relsPK-!kytheme/theme/themeManager.xmlPK-!0C)theme/theme/theme1.xmlPK-! ѐ' theme/theme/_rels/themeManager.xml.relsPK] L $$$$$'A p(91P<CK4QDZdoyIB :[ gu!" AAAA"B[B}BB#CHCsCQQQQQR+RJRjRRRRR S,SKSmS^'Mp̨eC""o    t  $vPXXXXX  '!!8@0(  B S  ? _Hlt318715445 _Hlt318715446 _Hlt318822057 _Hlt318822095 _Hlt318822030 _Hlt318822011 _Hlt318822012 _Hlt318476884 _Hlt318476885  @@@@@@@@@  ExJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJxJ<M<M<vIvIIIIIIIIIJJAJAJKJKJJJJJJJJJKKLKLKANbW~WUXUXrYYY//Ȇ9-??i   t11ddn      !"#$%&'()*+,-./0123456789:;<=>?<V<\<|I|IIIIIIIII J JIJIJPJPJJJJJJJJJKKTKTKJNmWWZX`XzYYY4:цL 6FFl% %  z<<lrr"  !"#$%&'()*+,-./0123456789:;<=>?@ABCD9 *urn:schemas-microsoft-com:office:smarttagsState>E*urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags PersonNameC*urn:schemas-microsoft-com:office:smarttagsmetricconverter8 *urn:schemas-microsoft-com:office:smarttagsCityB@*urn:schemas-microsoft-com:office:smarttagscountry-region9?*urn:schemas-microsoft-com:office:smarttagsplace #62F la Banque la Confrencela Core la Cte-d la France la Gambie la Grandela Grande Bretagne la Guinela Guine Equatoriale la Librationla Lybie la Migrationla Nouvelle Zelandela RD la RD Congola Sant la Sierrala Sierra Leonela Vie ProductIDEEEEE@?@?@?@?@?@?@?@?@?@?@?@?@?@?EEE EEE E E EEEEEEEEEE @?E@?E @??@??@?Eg n : A + 2 D J "(/5 X]^c!!""0(4(****(4/484?4*616|9999999999c:j:k:t:1;;;Y;f;};; >>??.@6@@@BBEF+F2FIII$I%I3IIIIIIIIIIIIIIJJJ J*J,J2JkJrJzJJJJJJJJ KK-K3K^KeKiKlKKKSMWMXM\MPPSSUUUUUUSVYVY$YYY\\\\h]p]__aaff3k7k9k         8 ; O W     M W     %*,3)128QXy t;|;,V6V3n 33N}^99:#:N:~:::;; I4IvInK޲}  %3  %*D@.k#Q(Oweh k l {u  m(<-A@E  _Yo'!<1"I$~%@'<(4){i)Pk)W<*/h+W/ 0J0nR0_4=7P7Ad718E38A9:k:;<q =A>'/?'@XAiAwB7BC DADWDDicENFdH,It=J)MXMo(N.CNCOcPHRaS,S2V WKWR/YtZ[+8[F[_)_ `I?`F8bDbUFb#`dkf:j,nzIn1oP6osoPp -tEzt^v{vxx[xnz_}`}9e~~!!s%, +6Z/["~Do}$. <S=JWG~4n{t!`D?'U"i; Srg(EY >ycqFb_i'VQ+.S_"F4[8A?|\\'7o+[5|A_e*Y^=i 6A_ `Ae0,OvYZV?h= Fa%Ze7Ma*'6GKl? @@Unknownbernard.lututalaG*Ax Times New Roman5Symbol3. *Cx Arial7.@ CalibriG=  jMS Mincho-3 fg5. .[`)TahomaA$BCambria Math"1hv'v',)*!4CZ2qHP $P2!xx WRenforcer les universits africaines pour lutter contre l exode des cerveaux en Afrique Mamadou DRAME Alyson LyonsOh+'0 (4 T ` l xXRenforcer les universits africaines pour lutter contre lexode des cerveaux en AfriqueMamadou DRAMENormalAlyson Lyons2Microsoft Office Word@F#@ĵ~@z!@z!)՜.+,D՜.+,$ hp  4Woodrow Wilson International Center for ScholarsC XRenforcer les universits africaines pour lutter contre lexode des cerveaux en AfriqueXRenforcer les universits africaines pour lutter contre lexode des cerveaux en Afrique TitleTitre 8@ _PID_HLINKSAT  9http://unesdoc.unesco.org/images/0013/001356/135651f.pdfU\ )http://www.bmj.com/content/343/bmj.d7031& Chttps://dipot.ulb.ac.be/dspace/bitstream/2013/13586/1/dul-0071.pdfYRhttp://www.belgium.iom.int/InternationalConference/documents/speeches/Mumpasi.pdfs.+http://www.capafrique.org/cappub.php?id=68  !"#$%&'()*+,-./0123456789:;<=>?@ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ[\]^_`abcdefghijklmnopqrstuvwxyz{|}~     !"#$%&',Root Entry F_z!.Data  1TableJ@WordDocument4SummaryInformation(DocumentSummaryInformation8 CompObjr  F Microsoft Word 97-2003 Document MSWordDocWord.Document.89q